mercredi 25 mars 2009

Le Combat de Tancrède et Clorinde

La traduction se trouvait sur ce site indispensable....

Tancrede:

Tancrède, prenant Clorinde pour un homme,
veut se mesurer avec elle dans l'épreuve des armes.
Cheminant vers le sommet de la montagne,
elle se dirige vers un autre passage où elle se dispose à pénétrer.

Il la poursuit si impétueusement
que, bien avant qu'il ne l'atteigne, elle entend résonner son armure
et, se retournant, lui lance:

Clorinde:

Toi, qui mets tant d'ardeur à me poursuivre,
que veux-tu?

Testo:

Il répond:

Tancrede:

La guerre et la mort.

Clorinde:

La guerre et la mort,

Testo:

dit-elle,

Clorinde:

je ne refuse pas de te les donner, puisque tu les
cherches.

Testo:

Et Tancrède, voyant son ennemi à pied,
ne veut pas conserver l'avantage d'un cheval.
Il saute à terre.
Et ils s'emparent l'un et l'autre de leur épée.

Aiguisant leur orgueil, allumant leur
courroux;
et ils vont lentement à la rencontre l'un de l'autre,
comme deux taureaux jaloux enflammés de fureur.

Nuit, dont les profondes ténèbres ont
enseveli sous l'oubli un acte si illustre
(dignes pourtant de la clarté du soleil,
dignes d'un vaste théâtre, seraient des exploits si mémorables),

Souffre qu'on les tire de l'ombre pour les raconter
et que la lumière soit faite pour les générations futures.
Que vive leur renommée et que le noble
souvenir de leurs actes glorieux resplendisse à jamais.

Ni esquiver, ni parer, ni non plus reculer,
chacun frappe sans prudence!
Les coups qu'ils échangent ne sont pas feints.
L'obscurité et leur fureur excluent toute habileté.
Entendez des épées le terrible ferraillement
des lames, mais ils ne lâchent pas de terrain;
le pied demeure ferme et la main toujours en mouvement;
nul coup n'est frappé en vain, nulle pointe donnée pour rien.

La honte excite le dédain à la vengeance
et de nouveau la vengeance ranime la honte:
sans cesse ils blessent, sans cesse ils se relancent,
enflammés par de nouveaux motifs.
Avec le temps la lutte se resserre de plus en plus
et l'épée n'est plus de mise.

Ils se frappent de leurs pommeaux, déchaînés, féroces.
Se heurtent de leurs heaumes et de leurs boucliers.

Par trois fois le chevalier de ses bras puissants
enserre la guerrière, et par trois fois
elle se dégage de cette tenace étreinte,
étreinte d'un fier ennemi et non pas d'un amant.
Ils s'en retournent à leurs épées et se couvrent
de sang. Puis, épuisés et haletants,
finalement, s'éloignent
pour se reposer après la longue et rude épreuve

L'un l'autre se regardent, appuyant leurs corps ensanglantés
de tout leur poids au pommeau de l'épée.
Déjà de la dernière étoile languit le rayon
et l'Aurore peint l'orient de ses premiers feux.
Tancrède, voyant son ennemi répandre autant de sang,
ne se voit pas lui même tellement blessé.
Il se gonfle d'orgueil. O que notre esprit
est insensé de glorifier ainsi toute ombre de fortune!

Malheureux, de quoi te réjouis-tu? Quels tristes exploits!
Quelle funeste victoire!
Tes yeux payeront (si tu restes en vie)
chaque goutte de ce sang d'une mer de larmes.
Se taisant, se regardant, ces deux guerriers baignés de sang
interrompirent quelque temps leur lutte.
Enfin Tancrède rompit le silence et dit,
afin que chacun découvrît le nom de l'autre:

Tancrede:

Grande est notre infortune que de faire preuve ici
de tant de vaillance, alors que le silence doit la recouvrir.
Mais puisqu'un sort adverse nous refuse
les louanges et les témoins dont cet exploit serait digne,
je te prie (si dans le combat, il y a place à la prière)
de me révéler ton nom et ta naissance
afin que je sache, vaincu ou vainqueur,
à qui devrai-je l'honneur de ma mort ou de ma victoire.

Testo:

La cruelle répond:

Clorinde:

C'est en vain que tu t'enquiers
De ce que je saurais dire à un ennemi.
Mais qui que je sois, tu vois devant toi
l'un de ceux qui incendièrent la grande tour.

Testo:

A ces paroles, Tancrède s'enflamme.

Tancrède:

Ceci mérite châtiment.
Et tes paroles et ton silence m'excitent pareillement,
barbare grossier, à la vengeance.

Testo:

L'ire retourne dans leurs cœurs et les pousse,
bien qu'affaiblis, au combat. Ah! la fière lutte
dans laquelle l'art du combat languit et déjà la force s'épuise
et où, à leur place, règne la fureur!
Sanglants, couverts de blessures,
l'épée de l'un transperçant de toutes parts la chair de l'autre!
Et si la vie ne s'évanouit pas,
c'est que le courroux dans leur cœur la tient unie.

Mais voilà qu'est arrivée l'heure fatale
où la vie de Clorinde doit parvenir à son terme.
De son épée, il perce le beau sein;
le fer s'y enfonce et se rougit du sang qui ruisselle;
et la robe brodée d'or,
qui couvre tendrement sa gorge délicate,
s'inonde de sang. Déjà, elle sent venir
la mort prochaine, son pied faiblit, elle chancelle.
Poursuivant sa victoire, il menace et presse
cette vierge blessée.
En s'affaissant, elle prononce d'une voix
mourante ses dernières paroles;
paroles dictées par un esprit nouveau.
Esprit de foi, d'espérance et de charité.
La grâce de Dieu l'inonde, et si elle Lui fut rebelle
dans la vie, dans la mort elle est sa servante.

Clorinde:

Ami, tu as vaincu: je te pardonne...
Pardonne
toi aussi, non au corps qui ne redoute plus rien,
mais à l'âme: de grâce, prie pour elle et donne-moi
le baptême afin que soient effacés tous mes péchés.

Testo:

Dans cette voix languissante résonne
un accent si triste et si doux
que son cœur s'attendrit, son courroux retombe
et que, malgré lui, ses yeux se remplissent de larmes.

Non loin de là, du sein d'une montagne, jaillissait
en murmurant un petit ruisseau.
Il y court, remplit son heaume à la source,
et revient tristement s'acquitter de son pieux office.
Il sent sa main trembler tandis qu'il dégage et
met à nu le front encore inconnu.
Il le voit, la reconnaît, reste sans voix,
sans mouvement. O fatale vue! O funeste reconnaissance!

Il ne meurt pas encore, faisant appel
à toutes les forces de son cœur.
Et malgré la violence de sa douleur, il donne par l'eau
la vie à celle qu'il a fait mourir par son glaive.
Entendant les paroles sacrées qu'il prononce,
elle sourit, transfigurée de joie,
et, en mourant, semble dire, heureuse et sereine:

Clorinde:


Le Ciel s'ouvre: je m'en vais en paix.

The Combat of Tancredi and Clorinda

Source of the translation


Narrator:

Over the hills the maiden made her way
To find the safety of the town
He thought she was a man of great might
And her defeat would bring him honour

Orchestra: theme of the horse

The knight pursued her with a great noise
She heard him and stopped and said

Clorinda:

Why in such a hurry? It is better to ride quietly and easily. What are you carrying?
Narrator:
He answered

Tancredi:

War and death

Clorinda:

And war and death

Narrator:

She said

Clorinda:

Is what you will get from me
If you are looking for a fight

Narrator:

With that she stood fast
Tancredi quickly jumped from his horse
And on foot he met the maid
Their courage was hot, and both were in a fury
Both champions drew a sharp blade
Ran towards each other and began to strike
Like two fierce bulls provoked by rage, or love
The fight was wondrous to behold
Though hid in the bosom of the darkest night
The contest was worthy of royal lists and the brightest day
Worthy of a golden trumpet and a laurel crown

Orchestra: symphony

Oh Night! - let me their acts display
And make their deeds to future ages known
And in records of long enduring story
Let me enrol their praise, their fame, their worth, their glory

Orchestra: beginning of the battle

Neither shrunk back nor sought for better ground with fancy footwork
They both stood still, each rooted to the spot
Their blows were neither false nor feigned
The night and their rage would not let them fight with art
Their swords clash together with a dreadful sound
As steady as great trees they stand and neither stir nor start
They move their hands but steadfast their feet remain
Nor blow nor thrust they stroked in vain
Shame bred a desire for sharp revenge
And vengeance taken gave a new cause for shame
So that with more fury than skill they fought
They had enough fuel to feed the flame
At last, the battle was so fierce and even
They could not wield their swords, so fought up close
The clashed and swung their sword hilts
And helmet to helmet and shield to shield they crushed
Three times his strong arms he folds around her waist
Three times he was forced to let the maiden go
For she disdained to be embraced
No lover would have squeezed his mistress so
They took their swords again and each
Put deep wounds in the soft flesh of the strong foe
Until weak, weary, faint, barely alive
They both stepped back and gasped for breath
They look long at each other and stand resting on their swords
With sword points driven in the earth
When day break rising with a sudden light
Put out the eyes of blindfold night
Tancredi beheld the streaming blood of his foe
And the gaping wounds and waxed proud at the sight
O vanity of man’s unstable mind
Puffed up with every blast of friendly wind
Why do you celebrate? What shall be your gain?
What trophy do you want for this conquest?
Even if you live, your eyes will shed
For every drop of blood a sea of tears
The bleeding warriors remained leaning
The stood in silence, neither spoke a word
At last Tancredi broke the silence and said
(For he wanted to know with whom he fought)

Tancredi:

What bad luck we have, what bad fortune
Who in silence and in darkness clash
When the sun’s light and our comrades’ gaze
Should witness our prowess and our fame
If there is a place for words in war, grant me this
Tell me your name, your country and your estate
That I may know when the fight is over
Whom I have conquered, or who has conquered me

Narrator:

She replied

Clorinda:

You ask in vain, I am not telling
You can pray all you like, or try to use your might
But I will tell you this
I am one of those brave heroes
Who destroyed your tower with fire

Narrator:

Tancredi swelled with disdain at her proud words

Tancredi:

Everything you have said
Your boasting speech and your sullen silence
Has fuelled the anger in my breast

Orchestra: battle

Narrator:

Their anger redoubled they renewed the fray
Though their bodies were feeble the fight was fierce
Their strength and skill were gone
And fury alone kept them fighting
Their swords were bathed all over
In purple blood whenever they hit
And if their hearts were still beating
They only lived because they both disdained to die
But alas, now is the fatal hour
That her sweet life must leave her breast
He drives his sword deep into her chest
And bathed his sword in lukewarm blood
Between her breasts the cruel weapon cleaves
Her breastplate embossed with swelling gold
Her knees grow weak, the pains of death she
Feels, and like a falling Cedar bends and reels
The Prince stretched his hand upon her shield
And laid the wounded damsel on the earth
And as she fell, in a weak and woeful voice
Her last prayers and final words she said
Those prayers taught her a new spirit
One of hope, of charity and faith
And though her life was rebellious to Christ
Yet she died his child and handmaid dear

Clorinda:

Friend, you have won, but I forgive you, don’t save
This body that all torments can endure
But save my soul and baptise me before I die
Come wash away my sins with pure water

Narrator:

His relenting heart nearly broke apart
When he heard the sad words of that sweet creature
So that his rage, his wrath and his anger died
And salt tears of pity ran down his cheeks
A loud murmur was heard from the mountainside
And a little stream tumbled near the place
He ran to it and filled his helmet
And quickly returned to do the work of grace
With trembling hands her faceguard he undid
Which done he saw, and seeing, knew her face
And was speechless
O woeful knowledge, oh unhappy sight!
He did not die but gathered his last strength
And held in check the feelings in his heart
Torn with grief, with water he restores eternally
The life he took away with hard iron
And while the sacred words the knight recites
The maiden joyfully prepared for heaven
And as her life decays, her joys increase
She smiled and said

Clorinda:

Farewell, I die in peace.

mardi 24 mars 2009

Il Combattimento di Tancredi et di Clorinda

Fonte d'il testo

Testo:

Tancredi che Clorinda un homo stima
vuoi ne l'armi provarla al paragone
Va girando colei l' alpestre cima
verso altra porta, ove d'entrar dispone.

Segue egli impetuoso, onde assai prima
che giunga, in guisa avvien che d'armi suone
ch'ella si volge e grida:

Clorinda:

O tu. che porte,
correndo si?

Testo :

Risponde:

Tancredi :

E guerra e morte.

Clorinda:

Guerra e mort' havrai,

Testo :

Disse.

Clorinda:

Lo non rifiuto
darlati, se la cerchi e fermo attende.

Testo:

Ne vuol Tancredi che ch' ebbe a piè veduto
ha il suo nemico. usar cavallo, e scende.
E impugna 1'un'e l'altro il ferro acuto,

ed aguzza l'orgoglio
e l'ira accende;
e vansi incontro a passi tardi e lenti
qual due tori gelosi e d'ira ardenti.

Notte, che nel profondo oscuro seno
chiudesti e nell' oblio fatto si grande,
degne d'un chiaro sol, degne d'un pieno
theatro, opre sarian si memorande.

Piacciati ch' indi il tragga e'n bel sereno
a le future età lo spieghi e mande.
viva la fama lor; e tra lor gloria
splende dal fosco tuo l'alta memoria.

Non schivar, non parar. non pur ritrarsi
voglion costor, ne qui destrezza ha parte.
Non danno i colpi hor finti, hor pieni, hor scarsi:
toglie l'ombra e' l furor 1'uso dell'arte.
Odi le spade orribilmenti urtarsi
a mezzo il ferro: e' l piè d'orma non parte:
sempre il piè fermo e la man sempre in moto,
ne scende taglio invan, ne punta a voto.
L'onta irrita lo sdegno alla vendetta,
e la vendetta poi l'onta rinova:
onde sempre al ferir, sempre alla fretta
stimol novo s'assiunge e piaga nova.
D'hor in hor più si mesce a più ristretta
si fa la pugna. e spada oprar non giova:
dansi con pomi. e infelloniti e crudi
cozzan con gli elmi insieme e con gli scudi.
Tre volte il cavalier la donna stringe
con le robuste braccia, e altrettante
poi da quei nodi tenaci ella si scinge,

nodi di fier nemico e non d'amante.
Tornano al ferro. e l'un e l'altro il tinge
di molto sangue e stanco ed anelante
e questi e quegli alfin pur si ritira,
e dopo lungo faticar respira.
L'un l'altro guarda, e del suo corpo esangue
su' l pomo della spada appoggia il peso.
Già de 1'ultima stella il raggio langue
sul primo arbor ch'è in oriente acceso.
Vede Tancredi in maggior copia il sangue
dei suo nemico e se non tanto offeso
ne gode e insuperbisce. Oh nostra folle
mente ch'ogni aura di fortuna estolle!
Misero. di che godi? Oh quanto mesti
fiano i trionfi ed infelice il vanto!
Gli occhi tuoi pagheran (s'in vita resti)
di quel sangue ogni stilla un mar di pianto.
Cosi tacendo e rimirando, questi
sanguinosi guerrier cessaro alquanto.
Ruppe il silenzio alfin Tancredi e disse
perché il suo nome l'un altro scoprisse:

Tancredi:

Nostra sventura è benche qui s'impieghi
tanto valor, dove silenzio il copra.
Ma poi che sorte ria vien che ci nieghi
e Iode e testimon degni de l' opra
pregoti (se fra l'armi han loco i prieghi)
che' l tuo nome e' l tuo stato a me tu scopra.
accio ch' io sappia. o vinto o vincitore,
chi la mia morte o la mia vittoria honore.

Testo:

Rispose la feroce:

Clorinda:

Indarno chiedi
quel ch' ho per uso di non far palese.
Ma chiunque io mi sia, tu innanzi vedi
un di quei due che la gran torre accese.

Testo:

Arse di sdegno a quel parlar Tancredi:

Tancredi:

E in mal punto il dicesti (indi riprese)
e' l tuo dir e' l tacer di par m'alletta,
barbare discortese, alla vendetta.

Testo:

Torna l'ira nei cori e li trasporta
Benche deboli, in guerra. A fiera pugna!
U'l'arte in bando, u'già la forza e morta.
ove, invece, d'entrambi il furor pugna!
O che sanguigna e spaziosa porta
fa l'una e l'altra spada, ovunque giugna
nell'armi e nelle carni! e se la vita
non esce, sdegno tienla al petto unita.
Ma ecco homai, l'hora fatal è giunta
che'l viver di Clorinda al suo fin deve.
Spinge egli il ferro net bel sen di punta
che vi s'immerge e'l sangue avido beve;
e la veste, che d'or vago trapunta
le mammelle stringea tenera e lieve,
l'empie d'un caldo fiume. Elle già sente
morirsi, e'l piè le manca egro e languente.
Segue egli la vittoria, e la trafitta
vergine minacciando in calza e preme.
Ella mentre cadea, la voce afflitta
movendo, disse le parole estreme:
parole, ch'a lei novo spirio addita,
spirto di fè, di carità, di speme:
virtù che Dio l'infonde, e se rubella
in vita fu, la vuol in morte ancella.

Clorinda:

Amico, hai vinto. lo ti perdon ... perdona
tu ancora, al corpo no, che nulla pave,
all' alma si: deh! per lei prega, e dona
battesmo a me ch'ogni rnia colpa lave.

Testo:

In queste voci languide risuona
un non so che di flebile e soave
ch'ai cor gli scende ed ogni sdegno ammorza,
e gli occhi a lagrimar invoglia e sforza.
Poco quindi lontan nel sen d'un monte
scaturia mormorando ou picciol rio.
Egli v'accorse e l'elmo empiè nel fonte,
e tornò mesto al grande ufficio e pio.
Tremar senti la man, mentre le fronte
non conosciuta ancor sciolse e scoprio.
La vide e la conobbe: e restò senza
e voce e moto. Ahi vista! Ahi conoscenza!
Non morì già, che sue virtuti accolse
tutte in quel punto e in guardia al cor le mise,
e premendo il suo affanno a darsi volse
vita con l'acqua chi col ferro uccise.
Mentre egli il suon de 'sacri derti sciolse.
colei di gioia trasmutossi, e rise;
e in atto di morir lieta e vivace
dir parea:

Clorinda:

S'apre il ciel: io vado in pace.